mardi 17 juin 2014

L'Histoire d'Exilium

En arrivant à Exilium...

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" Depuis toujours, les hommes mentent à leurs semblables, c'est même de cette façon que sont nés les mythes, légendes, et certaines religions, laissant les plus influençables d'entre tous suivre aveuglément ceux qui maîtrisaient l'art des mots. "

Vous voila donc arrivé(e) à ce qui ressemble à un camp de fortune à l'entrée très bien gardée par des hommes armés, où les murs en béton et barbelés s'étirent à perte de vue dans une nuit noire et froide où les seules lumières qui règnent sont les divers pneus et bidons enflammés créant d'épais nuages de fumée sombre.

Encore le cul posé dans ce camion militaire venant tout juste d'arriver, vous ne comprenez toujours pas pourquoi des hommes en uniforme vous ont attrapé parmi d'autres personnes pour vous mettre tous dans de grands camions de transport, malgré les nombreuses questions que vous vous posez, vous gardez le silence contrairement à d'autres, entendant sortir de la bouche de certains des mots comme évacuation, mise en quarantaine, invasion ou bien même de virus, mais aucune parole ne pouvaient vous préparer à voir autant de monde une fois le pied à terre.

L'image d'un troupeau de vaches qu'on emmène à l'abattoir vous vient en tête, la panique commence à vous prendre par les intestins, votre respiration se faisant tout aussi rapide que difficile avec cette puanteur environnante, vous demandant même si les normes hygiènes n'ont même jamais existé, vous retrouvant très vite dans une foule immense, ne pouvant que suivre le mouvement, bousculant même un enfant en pleurs sur votre passage, qui, ce dernier criant de toutes ses tripes, appelant à l'aide sa pauvre mère absente, et c'est bien des heures plus tard que vous arrivez fatigué(e) et à bout de nerfs, devant ce qui est, la seule et unique entrée du camp.

La panique ayant laissée place à la peur, un des militaires vient vers vous, l'air peu aimable, il vous tend une carte, où ce qui y est imprimé semble être une suite de six chiffres aléatoire, sans même que vous le sachiez , l'homme vient de vous donner votre nouveau nom de famille, et pour seule indication..: " Ne le perd surtout pas chéri(e)! Allez; bouge toi le cul maintenant! " vous retrouvant propulsé(e) à l’intérieur de la zone de confinement, une jeune femme vous tend trois gros tickets de couleur rouge, les observants l'espace d'un instant, vous voyez que chacun d'entre eux vous permettront d'obtenir une ration de nourriture et d'eau.

N'en demandant pas plus, vous faites votre bout de chemin sans réelle conviction, le camp étant plein à craquer, vous trouvez tout de même une place avec peu de monde ainsi qu'un feu de camp, où seul un homme louche est installé, voilà donc l'occasion de vous reposer... L'heure suivant son cours, cette personne présente depuis votre arrivé(e), ne vous a pas une fois lancé un regard, contrairement à vous, qui le dévisagez, principalement à cause de son accoutrement de clochard et de cette petite fiole d'alcool qu'il se siffle en silence, silence qui ne durera pas plus longtemps quand ce dernier tombera en rade..:
 " Saloperie! Toujours vide quand il ne faut pas celle là.. "

toujours face au feu, il commence un monologue sans même votre avis..:
 " Hey ptiot'(e), tu as pas de quoi réconforter un vieil homme comme moi?! "

commençant à rire d'une voix grasse, il reprend son souffle pour vous mettre dans le vif du sujet..:
 " Bien sur que non tu n'as rien.. Je suis prêt à mettre mon vieux slip dégueulasse en jeu, que tu sais même pas s'que tu fous ici.. Tu as vu? Les pluies d'étoiles, les rivières devenir sang? Non je déconne du con.. J'me foutais juste un peu de ta gueule, mais, tu entendras toutes sortes de racontars prêts à te faire gober n'importe quoi, une chose est sûre, personne ne sait réellement ce qui se passe! Mais vu que tu as encore la gueule d'un tout frais, je vais te donner deux conseils pour tenir sur la longueur.. Ne cherche pas à sortir d'ici, tu t'y casserais les dents.. Et enfin, garde tes tickets comme si cette merde était de l'or.. "

recommençant à rire, la fatigue vous prend subitement, vous allongeant au sol pour vous reposer, vous entendez les dernières paroles de l'inconnu en voulant retourner votre visage vers lui, vous apercevant qu'il n'y a plus personne..:
" A ouais, aussi! Oublie d'où tu viens et qui tu es.. La vie que tu connaissais, n'est plus, bonne chance l'ami(e)! "

Méditant alors sur ces paroles, votre esprit est confus, fermant les yeux sans problème, malgré les cris et autres hurlements, ainsi que les nombreux hélicoptères noirs survolant le ciel sans cesse, pour vous réveiller quelques heures plus tard sans vos chaussures et vos tickets de ravitaillement, vous rendant compte qu'un malotru s'est vidé la vessie sur vous..

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